dimanche 4 novembre 2007

L’école des enfants pauvres et sœur Thanh Nga

7ème jour et nous avons RDV cette fois-ci avec soeur Thanh Nga de la Congrégation Notre Dame, qui gère l'Ecole des enfants pauvres dans le septième district, au sud de Saigon.
Comme prévu, sœur Thanh Nga est venue me chercher à l’hôtel. Je suis montée à l’arrière de sa mobylette en oubliant casquette et protège-visage, ce n'est pas malin, parce qu'il y a beaucoup de poussière sur la route. Minh a dû prendre un xe-om (c'est une mobylette taxi). Le trajet a duré environ 20mn, c’est un peu loin de notre quartier Dakao.
- L’école est plutôt grande, composée de deux bâtiments dont l’un est en attente de rénovation. Le premier accueille les primaires et le second immeuble neuf, accueille les secondaires.
- Les enfants sont éduqués et nourris gracieusement puis rentrent dans leur famille le soir après l’école. Seules six jeunes filles restent dormir au refuge car leur situation familiale est préoccupante (problème de violence…).
- La plupart d’entre eux erraient dans la ville en vendant des tickets de loto. La vente des tickets leur permet de gagner souvent jusqu’à 20 000 dông (presqu’1 euro) pour aider leurs parents quotidiennement. Il a fallu aux religieuses de les convaincre d’aller à l’école parce qu’ils préféraient se promener dans les rues et gagner de l’argent. Ensuite il a fallu aussi convaincre les parents de les laisser étudier.
Très souvent il faut compenser financièrement les familles en leur remettant un peu d’argent ou du riz. N’oublions pas que ces familles vivent au-dessous du seuil de pauvreté.
- Cette école bénéficie de beaucoup de dons provenant de la Congrégation à l’étranger et de nombreux bienfaiteurs étrangers (US et Japon), contrairement à l'orphelinat de Cu Chi qui est trop éloigné de tout. De ce fait, des ordinateurs, des livres et des machines de couture ont pu être achetés pour former les enfants.
L’histoire a commencé en 1980 avec sœur Thanh Nga lorsqu’il n’y avait à cet endroit que des terrains vagues et quelques baraquements en bois. Des paysans. Une porcherie et des étables ont été données par un paysan puis nettoyées et transformées en salle de classe. Petit à petit Saïgon s’est agrandie et des gens sont venus s’installer dans ce quartier, des maisons se sont élevées mais le problème des inondations reste très préoccupant. Ce quartier se trouve juste à côté du fleuve, sans aménagement d’écluse ni de quais, alors pendant les périodes de pluie tout le quartier est inondé avec ½ mètre d’eau. Cette année, les inondations ont été plus fréquentes et plus catastrophiques partout au Vietnam.
Comme pour l’orphelinat de Cu Chi, les fonctionnaires n’ont d'abord pas apprécié cette initiative de création d’un refuge pour enfants pauvres ou orphelins. Sœur Thanh Nga a dû se battre et prouver que le taux d’alphabétisation du pays serait amélioré. Comme il s’agit toujours d’un des objectifs du Parti, ils ont accepté la création de l’école.
Chaque année, les officiers viennent à l’Ecole poser deux mêmes questions à sœur Nga :
1- enseignez-vous le catéchisme aux enfants ? (cela est toujours interdit)
2- d’où vient l’argent que vous avez pour vous occuper de l’école et des enfants ? pouvez-vous le déclarer?

Au Vietnam, le gouvernement est composé d’un Parti socialiste, unique, pas d'opposition:
avec un Président, vice-président et ses ministres. Ils détiennent à eux seuls tous les pouvoirs, politique et militaire. Pas de tribunal administratif, c’est pour cette raison que la corruption est importante, personne ne peut porter plainte...etc. Vous comprenez entre les lignes.
- Sœur thanh Nga a un planning assez chargé : cours à l’école, formation des prêtres,,,etc. De ce fait, elle ne peut me consacrer qu’une heure de cours de vietnamien, un soir ou deux de la semaine, selon ses disponibilités. Nous verrons ensemble notre planning. Je prendrai donc le temps d’étudier seule avec mes livres.

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